Les plus démunis n’éprouvent pas uniquement des difficultés pour acheter de quoi se nourrir. Ils rencontrent aussi des problèmes pour acheter d’autres produits de première nécessité pour la santé et le bien-être. Le savon en est un, particulièrement indispensable en ces temps de Covid-19.
Créée il y a près de deux ans, à Puycelsi, un petit village tarnais situé à deux pas de Puygaillard -de-Quercy, la savonnerie de luxe Oppidum a décidé de se mobiliser pour que les chutes de son unité de production, souvent destinées à la poubelle, aillent, une fois reconditionnées, aux personnes dans une grande précarité.
47 kg de savon pour un premier don
Le rapprochement entre Oppidum et l’association Relience 82* qui gère le 115 à Montauban et dans le Tarn-et-Garonne, est ainsi né. Grâce à deux hommes : Xavier Emmanuelli, fondateur du Samu social, et son compagnon de route, Christian Bouteille. Le premier nommé connaissait Relience, le second Oppidum.
Un premier stock de 47 kg de savons conditionnés dans des formats de 15, 25, 30 et 100 g a été livré dans les locaux montalbanais de Relience depuis le début de la crise sanitaire. « Ces savons ont exactement les mêmes vertus que les produits que nous commercialisons », indiquent Christophe Farcier et Jean-Christophe Gaven, les fondateurs de la petite entreprise, reçus dans les locaux de Relience. Leur savon prémium est fabriqué à partir d’huiles précieuses et s’écoule, ensuite, entre 9 et 11 € les 100 g, contre 4 € pour du savon artisanal ou encore 1 € pour le même pain acheté en grande surface.
« La peau est un organe vivant, extrêmement sensible. De bons savonniers, il y en a beaucoup. Mais les chutes ne sont souvent pas réutilisées. Nous avons voulu tout simplement en faire profiter les plus démunis. C’est une façon d’être solidaire pour l’entreprise », explique Christophe Farcier.
Ce partenariat né entre Oppidum et Relience ne sera pas un « one shot ». « D’autres livraisons seront prévues. C’est vrai que pendant le confinement, les difficultés à se déplacer et à être visité ont rendu encore déficiente la question de l’accès de tous à une hygiène et à une intimité fondamentales pour la dignité et la santé de chacun. Mais aujourd’hui, tout le monde est conquis par ces savons. Nos équipes, mais aussi, bien évidemment, le public dont on s’occupe », a indiqué Valérie Soulage, directrice de Relience 82. Gérard Marre, a salué aussi « la continuité de ce partenariat ».
* L’association emploie 48 personnes. Elle gère le 115, un accueil de jour, l’hébergement d’urgence, des lits de halte soin santé, un centre maternel…
Thierry Dupuy
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